Le Parlement de la CEDEAO a annoncé que son deuxième séminaire parlementaire ainsi que la deuxième session extraordinaire de l’année 2025, initialement prévus à Lomé, en République togolaise, se tiendront finalement à Abuja, en République fédérale du Nigéria. La décision est justifiée par des « circonstances indépendantes de notre volonté », selon le communiqué transmis aux députés.
Cette décision n’a pas laissé indifférent le député sénégalais Guy Marius Sagna. Dans un message publié à la suite de l’annonce, l’élu a tenu à rappeler que « déplacer les lieux de réunion ne peut déplacer les questions ».
Il a interpellé l’institution régionale sur son silence face à la situation politique au Togo. « Pourquoi le peuple togolais est-il bastonné, emprisonné arbitrairement, tué et jeté dans la lagune de Bé ? Pourquoi la CEDEAO se tait devant les coups d’État constitutionnels ? Pourquoi la CEDEAO se tait devant tant d’oppression du peuple togolais ? », a-t-il lancé.
Le parlementaire sénégalais, connu pour ses prises de position tranchées, estime que le déplacement de ces assises ne doit pas masquer les enjeux réels auxquels sont confrontés les peuples ouest-africains. Selon lui, la CEDEAO doit sortir de son mutisme et répondre aux aspirations démocratiques de la région.
Guy Marius Sagna a réaffirmé son engagement à rester disponible pour « tous les peuples de la CEDEAO et donc pour le brave peuple résistant du Togo ». Il appelle à l’avènement d’« une autre Afrique de l’Ouest, souveraine, démocratique, juste et prospère », en rupture avec les logiques actuelles jugées trop complaisantes envers certains régimes.
Ainsi, au-delà du simple changement de lieu, le député sénégalais met en lumière un malaise plus profond : celui du rôle et du silence de la CEDEAO face aux crises démocratiques et aux violations des droits des peuples dans la sous-région.
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