Au lendemain de l’arrestation de l’ancienne ministre des Armées, Marguerite Gnakadé, la classe politique togolaise multiplie les réactions. Deux formations de l’opposition, le Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD) et l’Alliance des Démocrates pour le Développement Intégral (ADDI), ont publié lundi 22 septembre des communiqués distincts, mais au diagnostic convergent : le Togo s’enfonce dans une « restriction préoccupante de l’espace démocratique ».
Pour le parti fondé par feu Agbéyomé Kodjo, la détention de Marguerite Gnakadé illustre une atteinte aux libertés politiques fondamentales. Le MPDD appelle les autorités judiciaires à garantir la présomption d’innocence et le respect de l’intégrité physique et morale des personnes interpellées. Il plaide également pour des gestes d’apaisement, notamment la libération des détenus politiques et l’octroi d’une grâce présidentielle aux condamnés pour atteinte à la sûreté de l’État.
L’Alliance des Démocrates pour le Développement Intégral (ADDI), dirigée par Aimé Gogué, qualifie l’arrestation de Marguerite Gnakadé et l’inculpation du rappeur Aamron d’« arbitraires ». Le parti pointe un climat socio-politique « délétère » où, selon lui, le pouvoir privilégie « la voie de la répression, des intimidations et des arrestations » plutôt que de répondre aux préoccupations sociales de la population.
L’ADDI s’inquiète par ailleurs de l’émergence d’un groupe d’auto-défense autoproclamé, « Sentinelle du peuple », accusé de multiplier les intimidations en toute impunité. Le parti exige sa dissolution immédiate, rappelant que la sécurité doit demeurer l’apanage des forces légalement instituées.
Malgré des nuances dans le ton, les deux partis s’accordent sur l’urgence d’une décrispation. Ils appellent à la libération de tous les détenus d’opinion et exhortent le gouvernement à restaurer un climat de confiance, condition nécessaire, selon eux, pour relancer une dynamique démocratique inclusive au Togo