Le Conseil des villages de Kpomé annonce la tenue de manifestations publiques à compter du 25 octobre 2025. Dans un préavis adressé au ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Chefferie coutumière, les populations affirment vouloir se faire entendre devant trois institutions clés : la Cour suprême à Lomé, le tribunal d’instance de Tsévié et la Société Nouvelle des Phosphates du Togo (SNPT). Les mobilisations se poursuivront, préviennent-elles, « jusqu’à satisfaction totale » de leurs revendications.
Le premier motif de colère des communautés est lié à la décision de la Cour suprême dans le dossier de leurs terres. L’ordonnance n°021/24, déclarant la juridiction incompétente pour examiner leur requête en sursis à exécution, est qualifiée par le Conseil d’« inique et unilatérale ». Les villages rappellent que la loi organique n°97-05 du 06 mars 1997 encadre les compétences de la Cour, et estiment que cette décision viole ses propres textes.
Une requête en rectification d’erreurs matérielles a été adressée à la Procureure générale près la Cour suprême, sans suite jusqu’à présent, nourrissant davantage le sentiment d’injustice.
Deuxième sujet d’indignation : le refus du procureur près le tribunal d’instance de Tsévié d’instruire une affaire d’immatriculation foncière jugée frauduleuse, impliquant un particulier, Diobo Bassirou. Le Conseil dénonce ce refus comme une entrave à la justice, alors que l’article 713 du code pénal réprime de tels actes. Pour les représentants, cette inertie judiciaire ne fait qu’aggraver les tensions.
La troisième pomme de discorde concerne la SNPT. Selon le Conseil, l’entreprise a procédé à l’implantation de plaques et bornes de propriété sur leurs terres sans base légale, en violation du code minier et des accords passés avec les populations. Les villageois dénoncent une manœuvre destinée à les déposséder progressivement de leurs domaines coutumiers.
Dans leur correspondance, les villages de Kpomé assurent que les manifestations se dérouleront de manière pacifique et dans le respect des lois. Mais ils insistent : « Nous défendrons nos droits et ceux de nos membres jusqu’au bout. »
Pour ces communautés, il ne s’agit plus seulement de procédures administratives, mais d’un combat existentiel pour la justice, l’équité et la préservation de leurs terres.
Avec ce préavis de manifestation, les villages de Kpomé jettent un pavé dans la mare et interpellent directement les autorités togolaises : la Cour suprême, le parquet de Tsévié et la SNPT sont désormais dans le viseur d’une contestation qui s’annonce tenace.
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