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Plaidoyer pour financer le secteur de l’assainissement
L’agenda post 2015 couvre divers domaines dont celui de l’assainissement. Si l’évacuation des eaux de pluie commence à trouver des débuts de solutions grâce à des travaux de drainage par-ci par-là, l’évacuation des déchets solides dont une partie est la collecte des ordures ménagères constitue une problématique non encore résolue en ce 21è siècle. Forts de cette vérité, un sommet regroupant les premières dames d’Afrique se tient le 30 mai prochain à Ouagadougou à ce sujet. Qui représentera le Togo ou va-t-on encore assister, comme ce fut déjà le cas à Paris, à l’absence remarquée d’une première dame togolaise à ce sommet ?
Très souvent, le nom Afrique est assimilé aux termes : insalubrité, absence d’hygiène, maladie, etc. Mais la réalité diffère selon les pays visités. Au Togo, s’il est vrai que le pays disposait –il est vrai qu’il y a des décennies- d’un système viable de collecte et d’évacuation des ordures ménagères, le constat actuel est que sur ce plan, le pays semble avoir reculé de beaucoup. Aux camions de collecte, se sont substitués aujourd’hui des charrettes de fortune qui, lancées il y a quelques années, ne sont devenues que des « squelettes ambulants » qui sont devenus un problème environnemental de par la fumée dégagée par ces squelettes. C’est ainsi que dans des quartiers, des ordures s’entassent parfois pendant une semaine entière avant d’être évacuées dans des conditions peu hygiéniques. Au-delà de leur fonction, l’état des agents affectés pour s’acquitter de cette tâche démontre à suffisance le peu d’intérêt que leurs employeurs leur accordent : un salaire très en deçà du SMIG, pas de tenue de travail, pas de masque de protection, pas de protection sociale ni d’assurance maladie. Et pourtant, il suffit de suivre un moment les tribulations par lesquelles passent ces agents surtout en période de saison pluvieuse où l’entassement des ordures ménagères est source d’odeurs pestilentielles et de surpoids des charges, pour comprendre l’état d’avancement du système d’évacuation au Togo. Existerait-il un dénominateur commun à tous les pays d’Afrique en matière d’évacuation des ordures ménagères ? La rencontre de Ouagadougou dans une dizaine de jours semble donner la réponse.
En effet, sous le leadership de la première dame du Burkina Faso, Chantal Compaoré, un regroupement dénommé Coalition des Premières Dames pour l’Assainissement (CPDA) et conjointement initié par l’Agence intergouvernementale panafricaine eau et assainissement pour l’Afrique (Eaa) et le Conseil consultatif des Nations Unies sur l’eau et l’assainissement (Unsga), les femmes de chefs d’Etat africains entendent s’engager dans le plaidoyer pour une mobilisation des ressources financières dans le secteur de l’assainissement et pour un changement des comportements. Et la rencontre de Ouagadougou aura pour objectif d’affiner leurs stratégies. A en croire le communiqué relatif aux préparatifs de la réunion, celle-ci marquerait une étape importante dans l’implication des épouses des chefs d’Etat dans le plaidoyer pour
Il vous souvient qu’en marge d’un sommet ayant regroupé des chefs d’Etat africains autour de François Hollande sur les questions de la paix et la sécurité en Afrique, au moins dix-sept femmes de chefs d’Etat s’étaient retrouvées autour de l’ex-compagne du président français, Valérie Trierweiler pour lancer un appel à la fin de l’impunité dans les affaires de violences faites aux femmes sur le continent. Qui avait représenté le Togo à ce sommet ?
Il apparaît que de plus en plus, des rencontres requièrent la présence des épouses de chefs d’Etat capables de prendre la relève de leurs maris dans certains domaines. Lors du sommet du 6 décembre à Paris, l’événement a semblé passer inaperçu pour les citoyens du Togo, étant entendu qu’aucun média public n’a été autorisé à en faire écho. Dans une dizaine de jour, une rencontre sur les questions liées à l’assainissement et l’hygiène se tiendra dans un pays frontalier et lorsqu’on fait une autopsie du domaine au Togo, aucune excuse ne devrait justifier l’absence du pays à cette rencontre dont les bénéfices pourront profiter aux citoyens. Les ministres de l’environnement et de l’équipement rural sont tous de sexe masculin et donc aucun des deux ne peut représenter le pays. Mais il est possible qu’une femme ministre représente le Togo à Ouagadougou. Si la formule venait à être arrêtée et que par enchantement la ministre retenue se trouve être une des égéries dont les médias affublent Faure Gnassingbé, alors les Togolais, du moins les plus avertis, auront découvert celle qui, officieusement, porte la couronne aux côtés du Prince. Serait-ce la « Suzanne Aho des temps modernes » ou la dame des « réseaux virtuels » ? On veut juste espérer que le pays ne ratera pas cette occasion pour débattre d’un sujet aussi important que l’hygiène et l’assainissement à cause des lubies d’un chef d’Etat.
Pour rappel, l’Eaa a une agence au Togo et dans ses objectifs, accompagne les 36 Etats qui la composent à apporter des solutions aux problèmes d’accès à l’eau et à l’assainissement.
Abbé Faria
Liberté Togo